Le gouvernement rwandais a fermement dénoncé, jeudi, les sanctions imposées par les États-Unis à la rencontre de James Kabarebe, ministre d’État chargé de l’intégration régionale, accusé d’être impliqué dans des violences et des violations des droits humains dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué officiel, Kigali a qualifié ces mesures d’« injustifiées » et « infondées », affirmant qu’elles ne contribuent en rien à résoudre le conflit qui perdure dans cette région. En effet, le gouvernement rwandais a souligné que le conflit le long de sa frontière occidentale implique des forces hostiles, telles que les Forces armées de la RDC (FARDC) et divers groupes armés, qui n’ont pas été sanctionnés. Il déplore également l’inaction de la communauté internationale face à l’insécurité persistante et aux violences attribuées au gouvernement congolais, qu’il accuse de contribuer à l’aggravation des affrontements.
Kigali affirme que son objectif principal est d’assurer la sécurité de ses frontières et de lutter contre l’extrémisme ethnique armé dans la région, tout en défendant le droit de ses citoyens à vivre en paix. Le gouvernement estime que les sanctions punitives, comme celles des États-Unis, n’apportent aucune solution durable et entravent les efforts de médiation africaine. Il appelle la communauté internationale à soutenir pleinement ces initiatives, notamment le processus dirigé par l’Afrique, récemment renforcé par le sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de l’Union africaine (UA).
Dans le même temps, le département d’État américain a annoncé des sanctions contre Lawrence Kanyuka Kingston, porte-parole du mouvement rebelle M23 et de l’Alliance du fleuve Congo, pour leur rôle présumé dans les violences dans l’Est de la RDC. Les États-Unis ont exhorté le Rwanda à cesser tout soutien au M23 et à retirer ses troupes du territoire congolais, tout en appelant à un retour aux négociations dans le cadre du processus de Luanda, conduit par l’Angola.
Pour Kigali, une solution négociée reste la seule voie crédible pour mettre fin durablement au conflit, et le gouvernement réaffirme son engagement envers ce processus. Depuis sa résurgence en 2022, le M23 a pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques, dont Goma et Bukavu, aggravant les tensions dans la région.