Le processus devant conduire aux élections législatives du 8 janvier 2023 est engagé depuis quelques semaines. Les partis politiques susceptibles de participer à cette élection s’annoncent déjà avec les tractations internes. Le parti « Les Démocrates » ne sera pas du reste. En tout cas, il a clairement exprimé sa volonté à être de la partie. Sauf que, Eric Houndété et Cie s’accrochent aux vieux démons qui risquent d’entraver leurs parcours.
Contrairement à la présidentielle d’avril 2021, le parti « Les Démocrates » affiche très tôt son ambition de participer à l’échéance électorale du 8 janvier 2023. Mais cette formation politique de l’opposition semble ne pas avoir changé de stratégie. Comme en 2021, elle émet des conditions avant de s’engager dans le processus.
Dans une déclaration en date du mardi 19 avril 2022, les Démocrates fixent leurs conditions de participation aux législatives. On peut comprendre que pour la vitalité de la démocratie et au nom de l’animation de la vie politique, un parti exprime des préoccupations sur un processus électoral. Mais de là, à conditionner sa participation à une élection dont les paramètres sont déjà définis, cela paraît bien curieux.
Les Démocrates tournent en rond
A voir de près les exigences du parti de Boni Yayi, on s’aperçoit clairement qu’elles ne sont pas différentes des sujets agités sur la scène politique depuis l’élection présidentielle. En somme, rien de nouveau. Le parti « Les Démocrates » évoque la non-représentativité de l’opposition dans les structures en charge de l’organisation de l’élection, la libération des « prisonniers politiques » et le retour des exilés politiques.
Traités d’opposants radicaux, les Démocrates ont visiblement l’art de faire des exigences qui à première vue semblent utopiques. La réponse du gouvernement à leur déclaration en dit d’ailleurs long. « Est-ce que libérer quelqu’un qui est en prison pour une raison donnée est une condition pour aller à l’élection législative ? », a lancé Wilfried Léandre Houngbédji. Cette réplique du porte-parole du gouvernement laisse déjà entrevoir du sort qui sera réservé aux exigences des Démocrates.
Et pourtant, le parti « Les Démocrates » peut se donner les moyens de faire réaliser ce qu’il demande à l’exécutif, en gagnant les prochaines élections. Il est connu que pour faire libérer des « prisonniers politiques » et faciliter le retour des exilés, il faut une grâce présidentielle ou une loi d’amnistie. Pour avoir la possibilité de susciter l’un de ces moyens, notamment la loi d’amnistie, il faudra se donner une majorité à la prochaine législature.
Sur la représentativité de l’opposition dans les instances chargées de l’organisation des élections, c’est à croire que le parti vient d’un long sommeil. L’opposition dans sa grande majorité a été absente aux élections ayant précédé la mise en place desdites instances. C’était donc connu qu’elle sera faiblement représentée. La preuve, seule la FCBE avec le statut de chef de file de l’opposition a pu désigner un représentant au sein du Conseil électoral.
Pendant que les autres s’activent….
A l’heure actuelle, ça bouge dans tous les états majors des partis politiques. Personne ne veut se faire compter l’histoire. Comme l’a indiqué à plusieurs reprises Expérience Tèbè, président du Mouvement Populaire de Libération (MPL), les législatives prochaines constituent un enjeu de taille. « Ces élections sont très capitales pour le Bénin, parce que nous devons récupérer notre Assemblée confisquée. Ça c’est le vÅ“u de tout le peuple béninois, ce n’est pas seulement le souhait du MPL », avait-il déclaré.
En agitant des exigences, qui connaissant le pouvoir en place , ont très peu de chances d’être satisfaites, les Démocrates perdent du temps et se mettent des bâtons dans les roues. L’essentiel aujourd’hui, devrait être de s’atteler au respect des exigences des lois électorales pour acquérir la majorité nécessaire afin de changer les choses après.
« Ce n’est pas à moi de vous dire ce qu’il faut faire, mais je serais à votre place que je serai capable d’être présent aux élections à venir. Il ne sert à rien de faire beaucoup de bruit », cette déclaration faite à l’endroit de l’opposition en 2019 par Patrice Talon, est plus que jamais d’actualité.